Source : RIO DE JANEIRO (AFP) – Publié le 11/07/2012
« Mais jai été élevée pour réaliser mes rêves et ne dépendre daucun homme, de personne ».
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Brésil : une femme à la tête de la pacification des favelas de Rio
« Elle a été enlevée et torturée dans une favela il y a cinq ans mais aujourdhui, Pricilla de Oliveira Azevedo, une policière de 34 ans, commande les nouvelles Unités de police pacificatrices qui assurent la sécurité dans des dizaines de bidonvilles de Rio.
Cest elle qui fut en charge, en novembre 2008, de la première favela, celle de Dona Marta à Botafogo, reconquise par les forces de lordre sur les trafiquants de drogue qui y faisaient la loi depuis trente ans. Elle était la seule femme et a commandé 126 hommes.
Actuellement, elle coordonne les 25 Unités de police pacificatrices (UPP) mises en place dans 144 favelas avec 5.500 policiers, une stratégie lancée en 2008 par le gouverneur de Rio pour améliorer la sécurité dans la ville avant la Coupe du monde de football de 2014 et les jeux Olympiques de 2016.
« Nous avons réussi à transformer des endroits redoutés par les habitants et les visiteurs en endroits touristiques », déclare fièrement Priscilla de Oliveira à lAFP au sommet de la colline de la Providencia où, à la fin du XIXème siècle, est née la première favela de la ville.
En mars, la jeune femme a reçu à Washington le prix international « Femmes de Courage » des mains de la sécrétaire dEtat américaine Hillary Clinton et de la première Dame, Michelle Obama.
« Ma plus grande victoire a été de montrer que dans les favelas de Rio, contrairement à ce que pensent une bonne partie des gens et de la police, la majorité des habitants sont des travailleurs, des personnes honnêtes », dit-elle.
Le plus difficile, selon elle, a été de gagner la confiance des habitants avec cette nouvelle police communautaire. Dona Marta avait été occupée temporairement en 1991 par un bataillon délite de la police et quand les narcotrafiquants en avaient repris le contrôle, ils avaient assassiné tous ceux quils considéraient comme des informateurs.
Aujourdhui son plus grand défi consiste à « montrer que la police travaille pour améliorer la vie des habitants » mais ne peut résoudre seule tous les problèmes.
Selon elle, les UPP ouvrent le chemin pour que lEtat implante les services de base dans ces quartiers défavorisés (crèches, écoles, dispensaires etc…) ainsi quaux investissements privés.
Policière et femme seule
Un million et demi de personnes vivent dans 750 favelas à Rio intra-muros. Dans les favelas dites « pacifiées », la plupart situées dans la zone touristique de la ville, la sécurité sest nettement améliorée. En revanche, la violence continue dans les autres plus éloignées.
En 2007, Pricilla a été enlevée par un groupe de criminels quand elle sortait de chez elle, et conduite dans une favela.
« Ils mont beaucoup battue, ils magressaient sans arrêt. Jai pensé que je ne men sortirais jamais. Jétais dans un endroit isolé de la favela, avec plusieurs hommes armés, moi, une femme de la police, seule. Je nen suis sortie quavec la grâce de Dieu », se remémore-t-elle.
Elle a réussi à senfuir et la police a capturé une partie des criminels le jour même. Le lendemain elle est revenue avec ses collègues pour capturer le reste.
Au lieu de la traumatiser, cet incident a eu leffet contraire, selon elle.
« Je ne voulais pas cesser de travailler (…) jai réalisé que les gens des favelas avaient besoin daide », explique-t-elle.
Il y a onze ans quelle essaie de concilier son travail avec ses études de droit. « Je nai pas de mari, je nai pas denfants ni même de fiancé, faute de temps », dit-elle en riant.
« Mais jai été élevée pour réaliser mes rêves et ne dépendre daucun homme, de personne ».
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Je nai PAS été élevée pour réaliser mes rêves et ne dépendre daucun homme, de personne
Mais J’ai DECIDE…de réaliser tous mes rêves et de ne dépendre d’aucun homme, de personne 
