[ La cour d’assises du Nord a suivi des réquisitions atypiques de l’avocat général en acquittant vendredi Alexandra Lange, une femme battue de 32 ans qui avait tué son mari, en 2009 à Douai, lors d’une dispute conjugale, un « arrêt qui marquera » selon ses avocates.
Alexandra Lange était jugée depuis mercredi pour avoir, dans la nuit du 18 au 19 juin 2009 à Douai, tué son époux d’un coup de couteau à la gorge. Son père, Marc Lange, 56 ans, était jugé à son côté, accusé comme elle d’avoir placé un couteau dans la main de son gendre mort, dans l’espoir d’atténuer les charges contre sa fille.
Tous deux ont été reconnus coupables de « modification illicite de la scène de crime » et condamnés respectivement à un et six mois de prison avec sursis.
A l’énoncé du verdict, la jeune femme, cheveux bruns tirés en arrière, vêtue de noir, a déclaré souhaiter « récupérer » ses quatre enfants « au plus vite ».
Ses avocates, Mes Janine Bonaggiunta et Nathalie Tomasini, ont estimé que l’arrêt de la cour « marquera ». « On espère que ça servira pour le combat contre les violences faites aux femmes », ont-elles ajouté, au terme de trois jours d’un procès qualifié d' »atypique » à la fois par la défense et l’avocat général Luc Frémiot.
Dans un réquisitoire de plus d’une heure, vendredi matin, ce dernier avait imploré la cour d' »acquitter » Alexandra Lange parce qu’elle « n’a rien à faire dans cette salle d’assises ».
« Ce procès vous dépasse », avait lancé l’avocat général à l’accusée, « parce que, derrière, il y a toutes ces femmes qui vivent ce que vous avez vécu (…), le bruit de ces pas qui montent l’escalier et qui nous font comprendre chaque soir que quand il rentre du travail (…) le danger rentre à la maison ».
Inaction des autorités
Lors de ce procès, la défense comme l’accusation ont relevé l' »inaction » des autorités. « Elle a essayé de partir, a tenté de déposer une plainte. Elle n’a pas été beaucoup aidée, ni par les services de police malgré les instructions du parquet ni par les services sociaux », a rappelé dans sa plaidoirie Me Bonaggiunta.
« Quelle crédibilité aurait cette cour d’assises si (on) la condamnait alors que la société ne l’a pas protégée quand elle est allée au commissariat » déposer plainte, avait questionné l’avocat général.
Tout au long de ce procès, c’est le « silence » qui aura pesé dans la salle de la cour d’assises.
Celui d’Alexandra Lange, fait « de souffrance, de douleur, de cris, d’horreur, de colère, d’innocence », selon l’avocat général, quand elle raconte, souvent par monosyllabes, tête baissée et yeux remplis de larmes les onze années de « calvaire » passées auprès de son mari alcoolique et violent, de quatorze ans son aîné.
Alexandra Lange « croyait au conte de fées » et a reçu « très vite la première gifle, les premières humiliations, (…) puis les coups de pied, de poing, les viols », a décrit Me Bonaggiunta, ajoutant que la vie de sa cliente avec ce « monstre » se résume « à deux mots: l’enfer conjugal ».
Le silence, c’est aussi celui des proches de la jeune femme qui se sont succédés à la barre, à l’image de tous ces témoins de victimes conjugales « qui restent sourds, aveugles, et qui restent terrés chez eux », selon l’avocat général.
« Ces violences, il faut les dénoncer », a exhorté Luc Frémiot.]
(AFP)
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« Ces violences, il faut les dénoncer », a exhorté Luc Frémiot. »
TOUTES les violences !
Dont acte
PS- Le mien s’appelait « Brutus » dans « Le Père Ver »
(Un pseudonyme, car j’ai raconté des scènes effroyables de torture d’enfant, et j’ai voulu épargner ses nouveaux enfants)
Mais l’île est petite et tout le monde finit par savoir qui est QUI
Un peu comme sur blog.fr 😉
le fameux Commissaire de la PJ de l’époque, m’a demandé un jour: « Vous n’avez jamais songé à le tuer » ?….
A la sortie du livre, il a déménagé dans un coin reculé de l’île et on n’a jamais plus entendu parler de lui
Il est vrai que j’avais été interviewée par les deux chaînes de télé et fait l’objet de plusieurs articles dans les journaux, lors de la Journée des femmes de 2000
J’ai peine à réaliser, parfois, que c’est la même nana, qui explose de bonheur depuis 37 ans
Combien de femmes ont été assassinées par leur conjoint depuis ?
Il est vrai que j’ai dû payer le prix fort: fuir en me cachant dans les toilettes d’un avion et en abandonnant tout derrière moi…( Même mon job que j’ai réussi à récupérer par la suite) Concernant les petits, il avait juré de les tuer si je les prenais avec moi (Le commissaire et le tribunal s’avouaient impuissants… à l’époque), L’indestructible instinct de vie qui m’habite m’a permis de donner la vie à trois beaux « petits », fierté de Monamoureux depuis 37 ans 😉 ….
« Brutus » avait programmé ma mort pour la fin de la semaine: une tentative d’étranglement interrompue involontairement par l’aîné qui remontait du bac à sable, la menace plusieurs heures durant d’un pistolet braqué sur moi (il avait fini par s’endormir!), avoir été tenue en joue avec une « 22 Long Rifle » chargée, le doigt sur la gâchette, et sauvée par le plus jeune qui s’est élancé vers l’arme, etc…M’avaient donné la certitude qu’il ne plaisantait pas…
Merci, merci la VIE !
