Aude Lancelin (Lien ci-dessous pour parcourir l’article passionnant en entier).
« Neurologues, généticiens ou philosophes, tous sont aujourd’hui confrontés à des mutations sans précédent qui affectent la condition humaine dans son ensemble. Dans «Humain», une enquête de Roger-Pol Droit et Monique Atlan à paraître demain 18 janvier, ils expriment leurs troubles, leurs craintes, leurs espoirs. Extrait:
«On désire une espèce nouvelle car la nôtre est insupportable»
Par Jean-Michel Besnier, professeur en philosophie des technologies d’information et de communication à la Sorbonne.
On désire une nouvelle espèce, parce que celle que nous sommes est devenue insupportable. La plupart le disent ; après Auschwitz et Hiroshima, on ne peut pas vouloir que l’avenir ait encore le visage de l’homme. Donc, tout ce qu’on peut essayer de faire, c’est de mettre en place les conditions de l’avènement d’une nouvelle espèce. Qu’on appelle ce posthumain le «successeur» ou que l’on nomme cela la «Singularité», c’est bien la même idée : la conscience a élu domicile dans le corps, mais le moment approche où elle va pouvoir changer d’esquif, de support, se débarrasser du corps. Tout tourne autour de l’idée de dématérialisation : la communication est l’occasion d’une dématérialisation et donc, croit-on, d’une spiritualisation. Je crois que l’idéologie posthumaniste provient plus du sentiment d’impuissance, de la dépression. […] Cette fatigue d’être soi, cette honte d’être humain me paraissent l’élément le plus intéressant. Elle explique pourquoi, aujourd’hui, plus on déteste l’homme, plus on aime les machines, pourquoi on tente de prendre la fuite dans le goût pour les automatismes.» Dans cette fuite en avant, il ne s’agirait plus dorénavant pour les humains de s’affirmer, suivant le voeu de Descartes, comme «maîtres et possesseurs de la nature» ? Sur ces points, Jean-Michel Besnier donne de précieuses indications : «On a effectivement rompu avec cette propension à se vouloir démiurge. Nous ne sommes plus dans le prométhéisme, comme du temps de la modernité flamboyante. C’est pourquoi j’insiste sur la dimension dépressive. La modernité était volontariste et démiurgique. Au XVIIIe siècle, on voulait transformer l’homme en un dieu. Aujourd’hui, on est désabusé par rapport à cette possibilité. En effet, plus nous développons des technologies qui produisent de l’autonomie, plus nous nous assujettissons à ces technologies dont nous sommes les producteurs. Le couplage avec ces technologies produit un homme artificiel doté d’une autonomie qui nous dépossède, nous, hommes biologiques, des prérogatives qui étaient les nôtres.»
Source http://www.marianne2.fr/Bienvenue-dans-le-monde-posthumain-_a214436.html?TOKEN_RETURN
*******************************************************************
Yes, je confirme!
Vivement fin 2012 😉

![amisdeguignol.free.frimages[2]](https://tingytanana.com/wp-content/uploads/2012/01/6131545_46ff8daa8e_m.jpg?w=840)



