Génération sous X : une nouvelle pornographie ?
par Marc Alpozzo.
« Il y avait la civilisation athénienne,il y a eu la Renaissance,et maintenant on entre dans la civilisation du cul » Jean-Luc Godard.
« Jai mal dans la chatte ». Ainsi démarre un roman qui fit sensation à lautomne 99. Une phrase choc, qui sonne en forme dappel à la fois physique et métaphysique. Ecrit par une jeune fille de 20 ans, Claire Legendre, le titre du roman Viande, vient se surajouter à une armée dautres Jouir, Pornocratie, Baise-moi, Le grenier, Linceste, Monologues du vagin, etc. qui font preuve dune nouvelle écriture féminine, dune levée des tabous en tout genre en ce qui concernait jusquici le sexe en littérature, et la pudeur des femmes à propos du corps, de la sexualité, de la prostitution, ou encore de linceste.
Le message de cette nouvelle génération de femmes est simple, et pourrait en grande partie être résumé ainsi : « Le sexe des femmes est bien plus grand que celui de lhomme, en ça il est le plein et ils sont le vide. » Catherine Breillat souligne avec cette sentence aux accents provocateurs, toute la méconnaissance masculine à propos des femmes, cette haine des corps qui en résulte, et cette impossibilité pour lhomme daller vers la femme avec bonheur. On assiste donc dabord à une littérature qui sémancipe de toute retenue, de tous tabous moralisateurs ; une vague de plumes féminines qui veulent écrire librement sur le désir, le corps, ou le sexe. Ensuite, on fait face à un nouveau style de livres qui ne se préoccupent pas des dénonciations de voyeurisme et dexhibitionnisme qui les visent explicitement. Dabord, parce que le public nest pas seulement au rendez-vous, alléché par les divers scandales qui entachent leur parution. La révélation ou lexposition dun aveu ou dun secret est non seulement à la mode, mais correspond à une nouvelle ère décrivain(e)s et de lecteurs qui sont, comme le dit Annie Ernaux à propos de son propre travail, simplement, à « la recherche de la vérité, de la réalité » à travers une écriture sans tabous.
Bien sûr, on peut accuser cette nouvelle vague dauteurs denfoncer des portes ouvertes. Certes, le sexe est aujourdhui à la mode. Dans Le train fantôme, Stéphane Guibourgé lexprime ainsi : « Cette obsession du plaisir à tous prix, cette course à la conformité
Le cul est devenu une affaire de mode. Cest tendance
» Jean-Luc Godard avait prédit, des années plus tôt : « Il y avait la civilisation athénienne, il y a eu la Renaissance, et maintenant on entre dans la civilisation du cul. » Cest vrai que depuis déjà plus dune décennie, on est entré dans une civilisation narcissique vouée à la vanité, ayant le culte du corps, corps de préférence jeune et désirable ; depuis déjà bien longtemps on construit une société vouée au désir, à la haine et à la violence. Les diverses partouzes qui jalonnent les livres de Houellebecq, le tourisme sexuel qui est rigoureusement décrit dans Plateforme, tout entier destiné à prédire le déclin définitif de lOccident, en font la preuve. Une génération de femmes a profité de la brèche pour sengouffrer, abordant sans pudeur le corps et le sexe, et en a profité pour exprimer son dégoût et sa phobie du corps, sa haine des hommes, initiant ainsi un véritable programme »…
Source La vénus littéraire.
Lien où lire tout l’article http://lavenuslitteraire.com/GenerationSousX.htm
Cet article est paru pour la première fois
dans la revue La Presse Littéraire
n°5 d’avril 2006.
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« Une génération de femmes a profité de la brèche pour sengouffrer, abordant sans pudeur le corps et le sexe, et en a profité pour exprimer son dégoût et sa phobie du corps, sa haine des hommes, initiant ainsi un véritable programme »…
COMMENT en serait-il autrement, quand DES femmes REALISENT qu’elles ne sont QUE de la VIANDE à SEXE, pour DES mecs ?
Comme disait une prostituée: « Il faudrait en plus, singer « l’amoureuse » ou avoir des égards ou du respect pour eux! »
« Ils » achètent le sexe de ces femmes, pas leur âme…
Et en le faisant, ils perdent la leur, ainsi que le RESPECT de…SOI et de l’AUTRE!
La banalisation du recours à la prostitution, ne rend pas cette démarche moins INDIGNE du genre…HUMAIN !