« Violences dans le couple »…

(vidéos).

Un colloque à Angers rédigé par Florence Macquarez.
(26 Novembre 2010).

… »Pour elle, la violence devient durable grâce à l’isolement social, ou psychologique. Une soirée entre amis, le mari violent en profite pour offrir un magnifique cadeau à sa femme. Les amis témoigneront : « quel homme charmant. Sa femme par contre, est un peu froide ». Difficile alors pour les femmes de trouver de l’aide dans leur environnement. « Elles doivent se tourner auprès des associations, il est très difficile de s’en sortir toute seule, note Marie-F. Casalis »…

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… «Une idée forte qui a réuni quelques 500 professionnels ou citoyens angevins : assistantes sociales, personnel de la santé, de la justice, du monde associatif, étudiants ou gendarmes se sont serrés sur les bancs de la faculté de Saint-Serge. Un public à 95% féminin.

Le sujet devrait pourtant intéresser tout le monde, et le Maine-et-Loire n’est pas épargné par ce fait de société : 804 plaintes ont été déposées depuis janvier 2010, et deux femmes sont décédées en 2009. Sans compter les 79 viols en 2010, dont certains ont lieu au sein des couples.

Marie-France Casalis, responsable de l’association Viols Femmes Informations, s’est appuyée sur les témoignages de femmes battues qu’elle reçoit pour évoquer l’installation de la violence : Cela peut commencer par des violences psychologiques : on enlève petit à petit des responsabilités à sa femme, ou on ne lui parle pas, comme si elle n’existait pas. Cette étape sournoise tend à diminuer la personne, à la rendre incompétente. Les réflexions du style, « ta fille a eu un mauvais carnet, ta mère a appelé pendant le repas » sont légions pour culpabiliser l’autre. Et ça marche. Certaines femmes cherchent alors à s’améliorer pour plaire à leur mari ou les calmer. Elles entrent alors dans une spirale infernale, car pour ces hommes, il faut qu’elles soient une « merde », et pas une princesse pour pouvoir les dénigrer.

Des termes crus que M.F. Casalis assène au public, comme son humour, distillé à juste dose : Bien sûr, dit-elle, on nous répète : de pauvres hommes subissent les coups. Et il y a nombre de sorcières parmi les femmes. D’ailleurs, on est bien cotées en souffrance psychologique. Mais franchement, c’est étouffer le vrai sujet que de nous bombarder avec ça.

Pour elle, la violence devient durable grâce à l’isolement social, ou psychologique. Une soirée entre amis, le mari violent en profite pour offrir un magnifique cadeau à sa femme. Les amis témoigneront : « quel homme charmant. Sa femme par contre, est un peu froide ». Difficile alors pour les femmes de trouver de l’aide dans leur environnement. « Elles doivent se tourner auprès des associations, il est très difficile de s’en sortir toute seule, note Marie-F. Casalis.

Conduites sociales
Yves Raibaud, maître de conférence à l’université de Bordeaux, a quant à lui exposé les résultats de l’étude qu’il mène dans les écoles, centres de loisirs, clubs de sport de cinq communes autour de Bordeaux. Selon lui, « la fabrique des hommes violents » trouverait un bon terreau dans ces institutions pourtant mixtes. La mixité n’est pas à elle seule garant de la parité hommes-femmes.

La preuve, 80 % des actes de violences (délits, accidents mortels, overdoses) sont le fait des hommes. Pour autant, on « neutralise » ce phénomène en parlant des jeunes, des conducteurs, explique le chercheur. Alors que dans les cours de récréation, les garçons doivent se « viriliser » sous peine d’être mis à l’écart. Heureusement, les choses sont la plupart du temps corrigées par les encadrants. Mais les idées toutes faites ont la dent dure.

Et de donner quelques exemples dans les réponses qu’il a obtenues auprès des collégiens : la violence, c’est chez les gitans , ou les garçons violents, c’est à cause de la puberté. Chez les filles, l’appareil génital est intérieur, donc le développement est plus intérieur, plus intellectuel. Enfin, l’argument imparable pour expliquer les sanctions, plus fréquentes chez les garçons : les filles sont malignes, elles font tout en douce.

Pire, pour Yves Raibaud, l’équilibre dans la parité est biaisé dans beaucoup de domaines. L’offre de loisirs organisés pour les jeunes concerne deux fois plus les garçons que les filles. Par exemple, on développe avant tout le rock, au dépend des écoles de musique ou de danse. Une façon de mettre une étiquette sur les loisirs filles-garçons, qui sont pourtant vrai gage de parité pour notre société. A nous de prouver aux pouvoirs publics qu’il faut rééquilibrer les choses.

Violences latentes, violences réelles et subies, la lutte contre ces déviances est loin d’être finie : les femmes commencent à sortir de leur solitude et à parler, il ne faut pas surtout lâcher prise et poursuivre l’aide, conclue MF Casalis.

Dans le public, on approuve, tout en soulignant que la situation évolue trop lentement quand il s’agit de s’attaquer aux causes du malaise .

…Marie-France Casalis et Yves Raibaud au colloque qui s’est tenu jeudi 25 novembre à la faculté d’Angers . Organiser un colloque sur les violences conjugales en ce jour symbolique était l’idée de Marie-Claude Caillaud, chargée de mission départementale aux Droits des femmes et à l’égalité.  »
Rédigé par Florence Macquarez – le 26 Novembre 2010.
Source Angers Mag.

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 » Un public à 95% féminin »

Parce que les femmes sont les premières concernées…Par ce type de violences ?

Les nier en évoquant les mecs battus est une imposture

Oui il y a des femmes violentes et agressives…Jusque sur blog.fr : je les ai rencontrées! 😉

Mais, en général, les mecs sont pourvus d’une force physique largement DISSUASIVE…

Et les assassinats de mecs par leurs compagnes sont pour la quasi majorité, le seul moyen de rester vivantes, pour ces victimes de violences insoutenables.

Le mariage devrait rester l’exception et non la NORME sociale, comme c’est le cas partout.

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Auteur : Tingy

Romancière féministe : je viens de publier " Le temps de cuire une sauterelle " :-)) Et de rééditer : "Le Père-Ver" et "Le Village des Vagins" (Le tout sur Amazon) ... et peintre de nombreux tableaux "psycho-symboliques"... Ah! J'oubliais : un amoureux incroyable, depuis 46 ans et maman de 7 "petits" géniaux...

4 réflexions sur « « Violences dans le couple »… »

  1. Beaucoup de femmes battues pensent que le premier coup donné par leur concubin n’est pas grave, que ce n’est qu’un accident. Elle ne peuvent pas croire que ça leur arrive. Alors, elles pardonnent et le coups suivants deviennent une habitude. La violence quotidienne dans les couples devient banale pour les protagonistes.
    Ce qu’il faut dire, c’est qu’un seul coup suffit, que cette unique violence est déjà de trop car elle montre que le conjoint considère sa victime comme quelque chose qui vaut moins qu’un animal. Il n’y a plus d’amour de l’autre, c’est l’amour de battre et de soumettre l’autre.

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  2. Et dire que cela fait ENCORE rire de gros nuls dans les commissariats…

    L’année dernière une femme a appelé les gendarmes…Ils n’ont pas bronché. Elle a été retrouvée morte étranglée par son conjoint…

    Les femmes battues pensent…Qu' »IL » changera…Et puis il y a les enfants…Et puis elle ne travaille pas, pour les élever…Et puis elle n’a plus ou n’a jamais eu beaucoup d’estime pour elle-même…

    Et puis…Sa vie de merde finit par « passer », d’une façon ou d’une autre…

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