" Les mecs assurent, les femmes doutent" …

homme fort
sa place
On s’en doutait:
…«Je doute donc je suis», se disent les femmes. «Si je doute, je n’y suis pas», se disent les hommes. Et ils assurent, comme on leur a appris depuis l’enfance et comme mille modèles masculins les invitent à le faire. Ils sont passés maître dans le faire-valoir et la mise en lumière de leurs talents, alors que l’excellence féminine reste souvent dans l’ombre.

Car les femmes font toujours et assurent jusqu’au bout, parfois mieux que les hommes, mais elles sont anxieuses et du coup anxiogènes. Elles expriment leurs doutes pour mieux se rassurer, et pour qu’on les rassure, mais ce faisant elles désassurent. La défiance en soi crée de la défiance chez l’autre, même si cette expression de défiance n’est, pour les femmes, qu’un produit d’appel…

… Et donc les femmes en font plus et grimpent à tous les cocotiers. Surinvestissement et perfectionnisme deviennent les mots clés de leur réussite mais aussi de leur épuisement. Telle est leur deuxième disgrâce dans le monde du travail et notamment les postes à haute responsabilité. Mais quoi de plus normal dans un monde où un homme est jugé compétent jusqu’à ce qu’il fasse la preuve de son incompétence, alors qu’une femme est jugée incompétente jusqu’à ce qu’elle fasse la preuve de sa compétence ?

… Escamotées, invisibles, passantes ou ombres chinoises, tel est le sort réservé aux femmes dans les médias, alors que la vision surplombante, la distance, l’humour et l’expertise sont l’apanage des hommes. Ils sont experts quand les femmes sont témoins ou victimes. Les hommes, dans les médias, sont bien les acteurs de la marche du monde. Les médias professionnels ne sont pas en reste…

… Un bombardement maximum : Les particules du sexisme ordinaire bombardent toutes les femmes en âge de procréer, sans exception, puis elles diffusent leur poison à petit feu tout au long de leur carrière. Mais de quoi s’autorise-t-on pour vilipender les femmes dans leur usage du temps ?

… L’apparence demeure le plus souvent, pour les femmes, une question fondamentale. La décision de s’habiller couleur muraille, sauf si elle vient d’un profond désintérêt pour la mode, n’est jamais anodine et s’explique par le souhait que rien n’accroche les regards sur le corps pour que seul l’esprit puisse être remarquable. C’est un peu le rôle conféré à l’uniforme qui permet de gommer le langage de l’habit.

… Ainsi, sourire pour les femmes, exercice appris depuis l’enfance, est devenu une sorte de réflexe pour aborder les gens et échanger avec eux, qui évite de se poser la question de la stratégie relationnelle à adopter.

… Mais en même temps, le fait de sourire s’accompagne de toute une gestuelle du corps. Il pousse à ouvrir les mains et, dès lors, à lâcher prise. Il introduit du tangage dans l’armature serrée du langage et du corps qui permet d’occuper toute sa place dans le champ du pouvoir. C’est pourquoi les femmes qui occupent des postes de responsabilité se dérobent souvent à cet exercice attendu du sourire convenu qu’elles vivent comme une faiblesse ou comme une trop grande ouverture qui donnerait prise sur elle…]
Source petit traité contre le sexisme ordinaire de Brigitte grésy

Qu’est-ce que le sexisme ordinaire ?
 » Le sexisme ordinaire, ce sont des stéréotypes et des représentations collectives qui se traduisent par des mots, des gestes, des comportements ou des actes qui excluent, marginalisent ou infériorisent les femmes. Le sexisme ordinaire s’accroche indubitablement à la notion de genre, en tant qu’élément constitutif de rapports sociaux fondés sur des différences perçues entre les sexes et manière de signifier des rapports de pouvoir1. Il s’explique par le fait que, pour reprendre les mots de Bourdieu, « les femmes ont en commun d’être séparées des hommes par un coefficient symbolique négatif ».

Le sexisme ordinaire nous fait entrer dans un univers singulier : on est dans le signe qui rejette, la parole qui exclut, le sourire qui infantilise, le dos qui se tourne, le cercle qui ne s’ouvre pas, la couleur grise qui refuse le rose. »
Source http://www.sexismeordinaire.com/

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Tout au long de la journée ses stigmates nous pètent au visage, partout autour de nous…

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Auteur : Tingy

Romancière féministe : je viens de publier " Le temps de cuire une sauterelle " :-)) Et de rééditer : "Le Père-Ver" et "Le Village des Vagins" (Le tout sur Amazon) ... et peintre de nombreux tableaux "psycho-symboliques"... Ah! J'oubliais : un amoureux incroyable, depuis 46 ans et maman de 7 "petits" géniaux...

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