… » une musique moderne mais roots, calquée sur les styles et instruments traditionnels « le chant, dit-il, est celui des gardiens de bufs qui courent devant leurs troupeaux; la guitare imite le jeu des grands maîtres de valiha les claviers ont le feeling de l’accordéon traditionnel et la basse est calquée sur le son de cinq gros tambours. Quant à la batterie, elle reproduit l’ambiance d’une foule malgache un jour de fête battements de mains, maracas, pieds qui frappent le sol »…
Live concert recording of Jaojoby, Madagascar.
[ Le salegy
L’origine du salegy remonte au moins au quinzième siècle, à l’aube du peuplement de Madagascar. Le rythme, un six-huit rapide, est arrivé au Sud-Est de l’île (région de Fort Dauphin) avec les premiers occupants, pour se déplacer avec eux vers le Sud-Ouest, puis le Nord.
Dans chaque région, il a un nom particulier tuska dans le sud, bassessa dans mais c’est fondamentalement le même, avec des variantes imperceptibles à qui n’est pas du pays. Aussi est-il devenu le symbole de la musique malgache, pourtant très variée.
Le mot salegy lui-même date des années 60. Il serait d’origine indonésienne et désigne une musique nouvelle, électrique, imaginée par certains guitaristes au confluent de la variété et de la tradition
Au début des années 70, Jaojoby sera l’un des tous premiers à chanter le salegy, jusqu’alors limité à quelques enregistrements instrumentaux.
Eusèbe Jaojoby descend de plusieurs groupes ethniques (St Marien, Betanimena, Antimaroa, Tsimihety, Makoa), mais chez lui le type africain domine, comme chez la plupart des côtiers. Il est né en 1955 à Ambohangibe, près de Sambava, au Nord-Ouest de lîle.
Fils aîné d’une famille de treize enfants, catholiques fervents, il apprend à chanter à l’église, où son grand-oncle tenait l’harmonium. À l’âge de quinze ans, il part à Diégo-Suarez continuer ses études ; mais un mois à peine après son arrivée il gagne un radio-crochet et tout en suivant l’école il commence à chanter dans le night club local « le Saïgonais », repaire d’anciens colons et d’expatriés.
Ce n’est qu’en 75, lorsqu’il quitte le night-club pour une formation plus jeune, les « Players », qu’i peut enfin jouer pour un public populaire et malgache. C’est avec eux, dans les villages et les fêtes, qu’il met au point ce qui va devenir le salegy d’aujourd’hui, une musique moderne mais roots, calquée sur les styles et instruments traditionnels « le chant, dit-il, est celui des gardiens de bufs qui courent devant leurs troupeaux; la guitare imite le jeu des grands maîtres de valiha les claviers ont le feeling de l’accordéon traditionnel et la basse est calquée sur le son de cinq gros tambours. Quant à la batterie, elle reproduit l’ambiance d’une foule malgache un jour de fête battements de mains, maracas, pieds qui frappent le sol. » Le groupe se dissout en 79.
En 1980, Jaojoby part à Tananarive faire des études de sociologie, mais embraye très vite sur la musique ; il chante au bar du Hilton en compagnie de la famille Rabeson, les fameux jazzmen malgaches.
Parallèlement, il fait une carrière de journaliste radio, qui le conduit en 84 à la tête du service d’information de Diego-Suarez. Rappelé à Tananarive en 88, il y forme un nouveau groupe, qui remporte d’énormes succès. Un album enregistré en 87, « Les maîtres du Salegy », a mis la danse à la mode, et Jaojoby est sacré « Roi du Salegy » par un quotidien local.
Depuis, il s’est produit plusieurs fois pour la communauté malgache en France, a réalisé plusieurs cassettes. Quant au public « world music » il découvrira le salegy à l’occasion de la tournée 94 des festivals et des clubs. Cet album « VELONO » est le premier enregistré dans des conditions professionnelles, sous la direction artistique d’Hervé Romagny, talentueux guitariste de Ray Lema, qui connaît bien Jaojoby pour avoir rejoint son groupe en 86 et effectué avec lui une tournée de Madagascar. ]
Source Madazik.
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Commentaires :
NirinaGasikara :
[ j’avoue que le salegy ça parle souvent de sex . lol . mais les malgaches sont fort en matière de métaphores. même dans la litterature merina c’est pareil . un héritage austronésien. parler ambigu pour signifier ce qu’on veut réellement dire ]…
DarenMakoalahy :
Caliente! Caliente! Very hot!