[ » Afghanistan : lopium au lieu des centres de santé
Selon une étude de lOffice des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) en 2005, 120.000 afghanes consommeraient des drogues, sur une population de 25 millions de personnes. Labsence de centres de santé, des conditions de vie et de travail déplorables et linsécurité alimentaire amènent les femmes à consommer lopium, au détriment de leurs enfants.
LAfghanistan a non seulement lun des taux de mortalité infantile et maternelle les plus élevés au monde, mais aussi lun des taux de fertilité les plus élevés dAsie, selon les agences des Nations unies.
Les femmes utilisent lopium comme antalgique, remède contre la fatigue et les douleurs physiques, mais aussi pour « travailler mieux », notamment dans lindustrie du tapis. Elles en donnent aussi à leurs enfants pour les calmer, afin de ne pas être dérangées dans leur travail. Une habitude qui a un effet dévastateur sur les enfants.
SHORTAPA, 20 juillet 2009 (IRIN)
Tordi, 45 ans, a fini par arrêter lopium après avoir accouché de six enfants mort-nés, et a mis au monde une petite fille en bonne santé. « Je prenais de lopium pour soulager mes douleurs physiques et pour pouvoir travailler mieux », a-t-elle expliqué à IRIN, chez elle, dans le district de Shortapa, dans la province de Balkh, du nord du pays.
La drogue, de longues heures de travail pénible et une mauvaise alimentation avaient tellement affaibli Tordi quelle a failli mourir lors de son sixième accouchement, avant que sa famille ne lemmène durgence à lhôpital du district.
« Les médecins mont dit que si je narrêtais pas lopium je ne survivrais pas à ma prochaine grossesse », raconte-t-elle.
Le problème de Tordi nest pas rare chez les femmes travaillant dans lindustrie traditionnelle afghane du tissage de tapis, qui utilisent lopium comme antalgique ou pour combattre la fatigue.
Le pays produit environ 200 millions de mètres carrés de tapis et couvertures par an, et la valeur des exportations annuelles est de 170 millions de dollars. Depuis les éleveurs de moutons qui produisent la laine jusquaux marchands qui exportent le produit final, environ six millions de personnes, sur une population de 30 millions, sont impliquées dans le secteur, daprès lAgence afghane du soutien à l’investissement.
Selon les professionnels de la santé, le problème de la dépendance à lopium chez les femmes des populations rurales a été exacerbé par le manque daccès aux services de santé, lié soit à des restrictions culturelles, soit à la rareté des centres de santé.
« Si les femmes prennent de lopium, ce nest ni par plaisir ni par luxe, mais parce que cest le seul antalgique quelles ont à leur disposition », a expliqué Mahbooba Ebadi, obstétricien à Balkh.
Le nombre exact de femmes afghanes qui prennent de lopium nest pas connu, mais selon une étude sur les dépendances menée en 2005 par L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), 120 000 femmes afghanes adultes consommeraient des drogues. En 2005, on a estimé à au moins 900 000 le nombre dAfghans dépendants à la drogue, sur une population de 25 millions.
La dépendance chez les enfants
« Quand mes enfants sont agités ou pleurent, je ne peux pas travailler correctement », a dit Feroza, tisseuse de tapis et mère de six enfants, de la province de Faryab, dans le nord du pays. « Quand je leur donne un petit peu dopium, ils se calment et sendorment, ce qui nous permet de travailler ».
Les pédiatres affirment que lopium est extrêmement nocif pour les enfants. « Pour un nourrisson, lopium est un poison », a expliqué Homayun Ansari, médecin à Balkh.
LAfghanistan a non seulement lun des taux de mortalité infantile et maternelle les plus élevés au monde, mais aussi lun des taux de fertilité les plus élevés dAsie, selon les agences des Nations Unies.
Dans un contexte dinsécurité alimentaire répandue et de rareté des soins dobstétrique de qualité, une femme afghane donne en moyenne naissance à cinq ou six enfants, malgré les forts risques encourus durant les périodes pré- et post-natale.
En Afghanistan, environ 39 pour cent des enfants de moins de cinq ans ont un poids insuffisant, 54 pour cent souffrent datrophie ou de croissance déficiente, 53 pour cent souffrent de carences en vitamine A, et plus de 60 pour cent souffrent de carences en fer et danémie. Les conséquences sont que environ 600 enfants de moins de cinq ans meurent chaque jour de pneumonie, de diarrhée ou dautres maladies qui pourraient être évitées, daprès le Fonds des Nations Unies pour lenfance. ]
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