» Quand le militantisme fait le choix des armes : les femmes dAction directe et les médias
Résumé : Cet article se penche sur les représentations de manifestations de violence politique commises par des femmes en France au cours de la décennie 80, à travers le cas du groupe Action directe (1979-1987). Dans une perspective danalyse du discours médiatique, il sagit dinterroger la réception de lengagement politique violent des femmes, en soulignant les résistances à luvre, à travers un double processus de relativisation et de stigmatisation. Interrogé sous langle du genre, cet engagement dans la lutte armée sinscrit à lencontre des stéréotypes sexués et contribue à la mise en lumière des dynamiques de régulation mobilisées pour répondre à la crainte du désordre et de lanormalité…
…Conclusion
En somme, on observe un double processus qui jalonne les discours médiatiques : soit on inscrit dans la catégorie « femmes » ces actrices de la violence politique, et on tend alors à relativiser leurs actes, soit leur action est actée et on tend à les considérer alors comme « hors nomenclature ». Dans ces deux cas, la tendance consiste à placer hors du politique celles qui ont pourtant choisi de s’engager, par conviction idéologique, dans la lutte armée.
Parce que les femmes violentes demeurent singulières au vu des représentations, classiquement masculines, de la violence, elles dérangent et fascinent à la fois. Si quelques unes sont nommées et visibilisées, la majorité d’entre elles sont renvoyées à l’anonymat, de manière plus systématique que leurs homologues masculins. Hésitant entre une intégration timide et une forte relativisation, le traitement médiatique des femmes impliquées dans les activités d’Action directe s’inscrit dans l’ambiguïté. En conséquence, si la visibilité des actrices de la violence politique demeure fragile, la participation à des actions armées constitue l’élément déterminant dans la prise en compte de l’engagement de ces femmes. Cependant, la disqualification opère de manière récurrente, à hauteur de la remise en cause des stéréotypes sexués. En ignorant, voire en rejetant la revendication politique de leur engagement, elles sont alternativement assimilées soit aux attributs masculins quand elles se posent en actrices armées, virilisées, et, de manière plus systématique, soit aux stéréotypes de la féminité. En écho à ce double processus de repositionnement et de réaffirmation des assignations de sexe, elles sont alors porteuses d’une double altérité au regard de leur sexe : d’abord parce que la violence est historiquement et visiblement exercée par des hommes, ensuite parce qu’elles s’inscrivent en faux avec la représentation de la différence sexuelle. En reliant la dynamique d’émancipation féminine à l’implication importante de femmes dans la mouvance Action directe, ce renversement des stéréotypes sexués met en lumière la réception du désordre, de l’anormalité et son articulation aux modes de régulation sociale mis en uvre.
Fanny Bugnon | 22 mai 2009 sur « Sens Public »
*******************************************************************************************
» Parce que les femmes violentes demeurent singulières au vu des représentations, classiquement masculines, de la violence, elles dérangent et fascinent à la fois. Si quelques unes sont nommées et visibilisées, la majorité d’entre elles sont renvoyées à l’anonymat, de manière plus systématique que leurs homologues masculins. »
Homme ou femme ne règlera JAMAIS RIEN, par la violence, des MOTS ou des ARMES : le RESPECT de l’AUTRE, oui . C’est ce non respect de l’autre …Qui conduit à la violence…Qui ne règle RIEN en PROFONDEUR…juste en SURFACE !