Le macho et le maricon
Il y a quelques années, Amnesty apprend quun Péruvien, détenu à la prison de Saint Gilles a tenté dalerter lorganisation sur son cas. Il sagissait dun militaire, qui, le jour où son homosexualité avait été dévoilée, était devenu le bouc émissaire du régiment. Dégradé, maltraité, humilié, frappé, il avait fini par senfuir pour sauver sa vie et était parvenu à gagner la Belgique où vivait un de ses frères. Mais celui-ci le chassa aussitôt quil eut connaissance de son homosexualité, et notre homme erra de galère en galère, exploité par de faux amis jusquà aboutir en prison. Lhomme a fini par en sortir, mais beaucoup nont pas cette chance.
Pourquoi lAmérique latine est-elle la région du monde où lhomosexualité, et principalement lhomosexualité masculine, est à ce point objet de rejet, de mépris et de haine ?
À cela deux raisons : larmée et léglise.
Larmée, en Amérique latine a de tout temps occupé le devant de la scène. Principale actrice dans les guerres dindépendance, larmée symbolise aux yeux des latinos la force, linvincibilité, la suprématie de leurs pays…. et la virilité. Lessentiel pour un homme est dêtre « hombre » (ce qui est souvent synonyme de buveur, noceur et dragueur) mais encore faut-il le prouver en se battant à loccasion et quel meilleur souffre-douleur y a-t-il quun malheureux « maricon », qui, à ses yeux, foule aux pieds lidée même de la virilité.
LÉglise, quant à elle, nous apprend quil faut aimer nos frères homosexuels (comme on aime les infirmes et les malades) mais quil faut haïr leurs péchés. Le seul moyen dêtre homosexuel tout en restant dans léglise, est donc de navoir aucune activité sexuelle, ce qui, faut-il le dire, est une exigence peu crédible.
Le préjugé passe ainsi de père à fils et de frère à frère. Lhomophobie est si répandue quelle touche même… certains homosexuels qui, après un rapport, sont étreints dune telle honte quils ne peuvent sen débarrasser quen frappant leur partenaire, comme si, en brutalisant lautre, ils se lavaient de leur péché, comme sils disaient « je me sers de ces pédés mais je ne suis pas lun deux puisque je les bats ».
Dans trois pays dAmérique latine (sans compter Porto Rico), le Chili, lEquateur et le Nicaragua existent encore des « sodomy laws » au nom desquelles des homosexuels peuvent être condamnés à des peines de prison. Les courants progressistes de ces pays tentent de les abolir mais se heurtent au mur des conservateurs catholiques radicaux.
Mais les lois ne sont pas indispensables. Ceux qui, dans tous les pays de ce continent, harcèlent et maltraitent les homosexuels sont quasi sûrs de leur impunité. Car lexemple vient den haut. En moins de deux ans, 12 gays ont été assassinés dans la région sans quaucune enquête naboutisse. A Santiago du Chili, lan dernier des militaires en permission ont mis le feu à un bar gay. Aucun dentre eux na été arrêté. Au Salvador, un activiste de la défense des gays et militant dans la prévention du Sida, a été battu presque jusquà mort par des groupes néo-fascistes tandis quau Brésil, pays au plus haut taux de séropositivité du continent, un gay qui distribuait des préservatifs dans une rue de Rio a été sauvagement matraqué.
Il nest donc pas possible aujourdhui pour les hommes et les femmes homosexuels de ce continent de vivre et daffirmer leur différence.
Les seuls homos tolérés (et encore), sont les travestis, les drag queens, portant des vêtements de femmes. Ils sont considérés comme des comiques, ridicules, peut-être fous, mais ne constituant pas une menace contre la masculinité.
Heureusement il y a quelques exceptions comme en Argentine et en Uruguay où la voix de la société civile concurrence celle de larmée, et surtout au Costa Rica où labsence darmée a semble-t-il extirpé des cerveaux limage du mâle dominant qui alimente le machisme et empoisonne les mentalités dans les autres pays. Et pourtant…si elle nest pas écrite telle quelle dans la Déclaration universelle des Droits de lhomme, la vie sexuelle fait bien partie de la vie privée dont la protection est exigée par larticle 12.Le « macho », cest lhomme viril par excellence, quant au « maricon », cest le terme insultant pour homosexuel, léquivalent de pédé en quelque sorte.
Amnesty international ; Cécile Rolin.
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J’ai toujours été étonnée par la violence que des mecs ressentent vis à vis d’homosexuels ;
il est EVIDENT qu’ils rejettent la partie « cachée »…d’EUX-MÊMES (!) , qui leur paraît honteuse !!!
…C’est pour cela qu’ils se rattrapent, en sodomisant régulièrement, des nanas ?
La sexualité de chacun est…Non négociable !, et ne CONCERNE que LUI, dans le respect des autres !
Et » Le mâle dominant »…retourne à la préhistoire!!!