Sénégal: Port du condom – Ka délicate option entre le plaisir du ‘contact direct’ et l’assurance du plastique.
Amadou Ndiaye
19 Mai 2009
Entre le plaisir du ‘contact direct’, rapport sexuel non protégé et l’assurance qu’offre le préservatif, plusieurs hommes ont du mal à choisir. Certaines femmes également se retrouvent souvent face au même dilemme. L’on semble opter pour plus de plaisir tout en sachant que plus la barre est haute, plus les risques sont grands. ‘La seule fois où j’ai utilisé le préservatif, j’ai vite fait de le retirer en pleine action, tellement ce truc me gênait’.
Omar Diop, 40 ans, est chauffeur de son état. Il n’aime pas mettre le préservatif. Et il le crie à qui veut l’entendre : ‘Ça gêne et réduit considérablement le plaisir que procure pleinement le contact direct’. Ce choix, Omar Diop le paie cash aujourd’hui puisqu’il se retrouve avec trois enfants hors mariage que sa nouvelle femme est dans l’obligation de gérer. Il n’empêche qu’il campe sur sa décision : ‘Le préservatif, ce n’est pas mon dada, même si je sais qu’il est plus sûr de le mettre. C’est plus fort que moi, je ne peux pas’.
Comme Omar, ils sont nombreux ces hommes qui ont conscience des dangers qui peuvent résulter des relations non protégées mais, ils en font souvent fi. Le choix est difficile, dira Arona, étudiant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Mais poursuit-il, ‘face aux maladies sexuellement transmissibles, se protéger est le seul gage d’une vie saine’.
Son camarade Ousseynou en rajoute et explique que tout est question d’habitude d’autant que le préservatif ne réduit en rien le plaisir que l’on peut ressentir. Arona de renchérir que le plus gênant est, qu’après les relations non protégées, on est assailli par le doute et l’angoisse. ‘On s’interroge toujours sur une grossesse éventuelle ou une contraction de maladies sexuellement transmissibles. Voilà pourquoi on n’est jamais tranquille’. Subitement, l’air pensif, Arona fixe l’horizon, le doigt sur la lèvre postérieure, il médite, puis il dit : ‘Je crois que s’abstenir est meilleur’.
Toutefois, il arrive que les filles, elles-mêmes, imposent à leurs partenaires de ne pas mettre le préservatif pour plusieurs raisons parmi lesquelles : ‘Les capotes sont pour les aventures. Quand on aime vraiment une personne et qu’on est certain de sa fidélité, on ne doit pas avoir peur’, confesse cette fille, employée dans une des multiples boutiques prestataires de service informatique jouxtant le Campus universitaire. Sous l’anonymat, elle ira jusqu’au bout pour ajouter, qu’en ce qui la concerne, elle n’aime pas les préservatifs.
Pour elle, ‘c’est une question de goût et je ne suis pas à l’aise avec le préservatif même si je sais que je peux, sans le vouloir, tomber enceinte ou ramasser des maladies. C’est plus fort que moi, et pour ne pas faire des enfants que je ne désire pas, je me tourne vers les autres méthodes de contraception comme la pilule. Je préfère ça aux préservatifs’. Les autres méthodes de contraception semblent donc, de plus en plus, la solution alternative sur laquelle s’entendent les couples. Ainsi, on aspire à plus de liberté dans les actes et à plus de plaisir dans les relations intimes. Mais attention, le contact direct peut mener plus loin qu’on ne l’espérait.
Site All Africa.com