
Jour d’examen dans une école rurale. La scolarité et les examens sont payants. (Haïti 2008).
© AI
Amnesty International
Les filles victimes de violences sexuelles en Haïti:
La violence contre les femmes et les filles est omniprésente à Haïti, et la jeunesse y constitue un facteur majeur de risque. Cest pourquoi, au terme dune recherche menée en 2007 et 2008, Amnesty International entend dénoncer un scandale que lon tait : la violence sexuelle contre des mineures.
Une violence omniprésente
Les agressions sexuelles contre les filles de moins de dix-huit ans atteignent une ampleur stupéfiante. Ces quatre dernières années, dans plus de la moitié des viols signalés, la victime est mineure.
A lexemple de la Bosnie ou du Rwanda, les situations de crise ou dinstabilité politique saccompagnent dune résurgence de la violence sexuelle. Il en a été ainsi en Haïti à loccasion des soulèvements armés qui ont accompagné la chute du président Jean-Bertrand Aristide, en 1991 puis 2004. Des groupes militaires ou paramilitaires se sont alors servi du viol comme dune arme pour terroriser les populations ayant soutenu le gouvernement démocratique.
Les gangs criminels ont, depuis quelques années, eux aussi fait du viol une pratique courante qui connaît une recrudescence au moment du Carnaval.
Le contexte social est marqué en Haïti par des inégalités particulièrement fortes, souvent corrélées à des discriminations liées au genre.
Si elles sont victimes dune agression sexuelle et deviennent enceintes, les mineures issues de familles pauvres encourent des risques aggravés de mortalité maternelle, dans un pays où celle-ci est presque deux fois supérieure à la moyenne mondiale. En effet, les complications liées à la grossesse ou à laccouchement sont responsables dun quart des décès (24 %) chez les filles de quinze à dix-neuf ans. Sans oublier dautres décès liés aux avortements auto-provoqués ou clandestins.
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Témoignages
Comme beaucoup dautres écoliers résidant dans des zones de Port-au-Prince privées délectricité, pour faire ses devoirs, Blanche, seize ans, elle allait séclairer à la lumière dun des seuls lampadaires du quartier fonctionnant encore. Un soir, un homme sest approché delle. Elle lui a demandé de partir. Il est revenu plus tard, accompagné par des hommes armés qui ont menacé Blanche tandis quil la violait. Des voisins ont fini par aider la jeune fille à rentrer chez elle. Sa grand-mère la amenée dans une clinique, mais la dissuadée de prévenir la police, considérant que rien ne pouvait être fait puisque Blanche ne connaissait pas le nom de ses agresseurs. Ni lhomme qui a violé Blanche, ni ses complices, n’ont été punis.
Cétait il y a deux ans, javais vingt ans [
].
Un voleur sest introduit dans la maison [
] i
l ma violée. Je ne pouvais pas hurler parce que j’étais seule à la maison avec les enfants [
].
Le lendemain les femmes qui travaillent ici mont donné des médicaments, m’ont prodigué des soins.
Je suis allée voir un psychologue ça ma aidée [
]
Ici ils ne traitent pas avec la police parce que ça ne mène nulle part.
En Haïti à lheure actuelle, quand on a été violée, on est quasiment mise au ban de la société. Avoir été violée fait de vous [
] une personne sans droits, une personne rejetée par la société et désormais, dans le quartier où je vis, c’est comme si j’étais violée chaque jour, car chaque jour quelqu’un me rappelle que j’ai été violée et que je ne suis rien, que je devrais me mettre dans un coin, que je devrais ne rien dire…
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Ne RIEN DIRE , ne RIEN VOIR, ne RIEN ENTENDRE…
Comment oui comment réagir… si les mères sont elles-mêmes dans ce cercle ?
Casser le cercle… de toute violence physique, morale…
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A part la castration chimique ?…
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